Inédits du XIe siècle
Les tré
sors,
par essence, sont rares. Celui découvert à Vignacourt était préempté 24 000 €
par le
musée d’Amiens. Il a été découvert le dimanche 24
mars 2002
par un chasseur venu en lisière de forêt relever un piquet de piège à renard. Sa bêche heurte une poterie qui, aussitôt, se fracture,
libérant deux amas métalliques vert-de-gris. Le propriétaire du terrain confie l’ensemble, comptant 1 526 monnaies, à la DRAC d’Amiens, qui va ensuite le transmettre à Bruno Foucray, archéologue. Ce dernier va assurer, avec M. Bompaire, l’inventaire et l’étude du trésor, qui va faire l’objet d’une publication scientifique. Sa composition - principalement
des deniers d’argent accompagnés de 253 demi-deniers et de 32 oboles - est exceptionnelle,
car elle comprend, explique Bruno Foucray, "deux ensembles
monétaires contemporains, provenant d’univers économiques étanches de ce dernier quart du XIe siècle, l’Orléanais et l’Amiénois". Il pourrait donc s’agir de deux encaisses – chacune isolée dans une étoffe différente – d’un marchand commerçant dans les deux cités, obligé de les abandonner pour une raison inconnue. Ce trésor possède en outre l’immense intérêt de comprendre pas moins de 220 monnaies inédites, notamment 146 deniers et 69 demi-deniers de Philippe Ier (1060-1108) frappés à Montreuil-sur-Mer. Notons qu’au Moyen Age on avait l’esprit pratique et sans scrupule, les demi-deniers étant tout simplement
des deniers coupés en deux. Enfin, le trésor était vendu avec les fragments de la poterie qui, durant un peu plus de dix siècles, l’a protégé
des convoitises.
Vendredi 5 octobre, salle Rossini.
Fraysse & Associés SVV. M. Weil.