Un ‘aurelianus’ de
Carus émis
par la 2éme officine de l’atelier de
Lyon au cours de la 2éme émission (
Bastien 459) présente une singularité : un buste
cuirassé de
face avec
des rubans divergents; il est donc mentionné bien que certains aspects de cette monnaie rendent suspicieux.
Le
style est bien lyonnais. Son poids est également acceptable bien qu’élevé (4,9 g.). Mais certains éléments font penser à une copie coulée du début du XXéme siécle (?) : une identité de coin avec le
revers de
Bastien 459a (W. Graf Westphalen), accompagnée d’une similitude, et dans la forme et dans certaines défectuosités du
flan; une argenture mate suspecte du fait de son uniformité, et qui pourrait donc être moderne, et enfin une tranche partiellement ‘re-travaillée’.
Néanmoins la singularité du buste d’
avers avec ses rubans divergents (un en arrière de la nuque et un autre le long du cou) conduit à prendre en compte cette monnaie,
car, dans le cas d’une copie coulée, elle signalerait alors un
avers original (un travail moderne ayant spécifiquement
porté sur les rubans est
fort improbable) non répertorié, comportant une variante de buste absente du corpus de P.
Bastien (et de ses suppléments) et donc inédite pour
Lyon, à ce jour.
La représentation du buste de l’
avers des ‘aureliani’ avec
des rubans soit parallèles soit divergents sous ‘
Carus et sui’ paraît obéir à
des règles simples. Les rubans sont parallèles, sans exception dans les ateliers orientaux, y compris pour les monnaies de
consécration de
Carus. Dans les ateliers occidentaux les rubans sont parallèles, avec de rares exceptions, pour les monnaies émises du vivant
des princes. Mais ces exceptions éparses apparaissent, désormais, dans tous les ateliers occidentaux et principalement au cours
des premiè
res émissions. Les ateliers occidentaux émettent,
par contre, majoritairement
des monnaies de
consécration avec
des bustes aux rubans divergents avec, toutefois, de notables exceptions pour
Carus (
Siscia,
Rome) et Nigrinien (
Rome).
La frappe
des ‘
aurei’ suit les mêmes principes mais sans les exceptions (sauf pour les ‘
aurei’ et deniers lyonnais
Bastien 528, 604, 605 et 606 dotés de rubans divergents sans doute
par connexité et concomitance de frappe avec les premiers ‘
aurei’ posthumes de
Carus).
Cerner les raisons (activité
impériale, prototype, erreur ou fantaisie (?) du graveur…) de ces diverses positions
des rubans et notamment
des exceptions, comme cela a pu être fait pour le monnayage de Gallien pour certains ateliers, demeure difficile dans le cas de ‘
Carus et sui’.